Quelle curiosité que de voir un parti de gouvernement, l'UMP en l'occurrence, via sa filiale "Les jeunes de la Droite Populaire", se lancer dans une opération à très haut risque : l'organisation d'un colloque sur l'actualité en Ukraine et les sanctions qui frappent indistinctement la Russie mais aussi la France. Le 22 septembre a eu lieu donc cette partie de haute voltige à laquelle participaient en candidats libres Messieurs Denys Pluvinage, Alexandre Latsa et Xavier Moreau. Le maître de séance étant le jeune Pierre Gentillet et le grand maître de cérémonie Thierry Mariani. Chacun y délivra son message consensuel, la France est victime de cette politique de sanction à l'égard du partenaire russe, le constat est patent, les entreprises hexagonales ayant misé sur ce partenariat se trouvent dans une situation préoccupante voire désespérée, le moindre observateur avisé n'en est pas étonné, comment peut-on imaginer que l'embargo russe n'aurait que des conséquences sur les ventes de produits de consommation courante ? C'est un ensemble de filières qui est frappé ainsi que des groupes industriels liés à la grande distribution. Comment peut-on ne pas réaliser que cette politique ultra suicidaire de suivisme atlantiste n'aurait pas pour résultat la mise à terre de décennies de développement et d'adaptation au marché russe (ces Etats-Unis qui continuent dans certains domaines d'activité, de mener bon train leur petit business avec la Russie) ? Le résultat obtenu est bel et bien l'objectif mené par ceux que l'on qualifie d'amis, d'alliés, mais qui ne cherchent qu'à affaiblir notre économie et nos compétences. Ce qui aurait été souhaitable néanmoins au cours de ce colloque qui se voulait pro russe aurait été une remise en question totale de cette politique menée par l'UMP lorsqu'elle était aux affaires sous Sarkozy, l'intégration dans le commandement des forces armées de l'OTAN était-elle nécessaire risquant d'indisposer durablement cet ami russe ? Les prises de position en demie teinte de l'époque envers le Président Poutine était-elle intelligentes ? Nous constatons que la politique extérieure de la France avec la Russie n'est qu'une sorte de continuum, une sorte de fil rouge de notre diplomatie empêtrée dans ses contradictions et ses allégeances. Dans l'assistance quelques opposants se sont faits bruyamment entendre, ils ont réussi à désorganiser cette réunion en y introduisant cette dose d'intolérance qui leur sied si bien puisqu'ils sont du côté de la vérité, c'est si simple. Un des ténors de l'UMP (T. Mariani) en a eu d'ailleurs le sifflet coupé, les pro Maïdan avaient repris le dessus, en jetant ça et là des arguments fallacieux et incontrôlables, vieille technique bien connue destinée à créer l'embarras dans une assistance trop bien élevée. Dans tout ce brouhaha sans substance, le sort du Donbass n'a jamais été évoqué, sujet trop clivant certainement, dans cette communauté politique qui ne cesse de se chercher sur ce sujet d'importance cruciale. Une seule question nous taraude l'esprit cependant, nous en avons eu la réponse au cours de ce vaste champs de foire, si, à la place d'un Hollande, il y avait eu un Sarkozy quelle aurait été la différence fondamentale pour cette affaire ukrainienne ? La réponse chacun l'aura bien imprimée en tête, aucune. D'un côté comme de l'autre, les engagements et les implications sont trop forts pour tourner le dos à Washington qui s'est fixé comme cible l'attaque perpétuelle d'une Russie dangereuse par sa proximité géographique avec l'Europe et par les liens historiques qu'elle entretient avec la France. Comme nous l'avons bien des fois rappelé, on ne peut être à cheval sur deux options civilisationnelles, on ne peut être laquais et résistant à la fois. Nous avons choisi le chemin de la résistance.

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